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Publié par Caroline

Mercredi 12 juillet 

 

 

Java.... Il y a déjà tant à dire... Nous laissons les temples et les fleurs de Bali pour une ile à majorité musulmane. Les mosquées sont imposantes. Régulièrement nous attendons les chants des prières au minaret. Hier soir, je me suis mise au balcon et j'ai écouté. Avec la vue sur la jungle et les montagnes, l'ambiance était plus qu'irréelle. 

 

Je les trouve belles toutes ces jeunes filles musulmanes avec leur voile coloré, leur longue robe et souriantes. Certaines montent en amazone sur les scooters. 

 

Java c'est encore une heure de décalage horaire avec Bali, 5 heures avec la France. 

 

Le Kawah Ijen est à l'extrême Est de l'île de Java. Son altitude est de 2799 mètres. 

 

Je m'endors... Une heure plus tard le réveil sonne.  Aie ! ça pique ! Quelle idée folle de gravir le Kawah Ijen de nuit ! Est-ce que les garçons vont tenir le coup ?  La performance n'est-elle pas trop ambitieuse pour Victor ? ... Ah oui ! c'est vrai qu'il pourrait pleuvoir; je n'y avais pas pensé jusqu'à présent. C'est un peu notre optimisme habituel. Pas le temps de penser, 10 minutes pour se préparer et nous levons les petits. Je pensais qu'ils auraient plus de difficultés pour mettre un pas devant l'autre. Je leur fait confiance, ils vont assurer. Il est minuit 45.

 

Nous montons dans la voiture; nous ne le savons pas encore mais elle va devenir un très bon compagnon de route dans les 24 heures qui vont suivre. 

1 heure pour rejoindre le parking du Kawah Ijen (nous dormions à Banyuwangi). Nous arriverons effectivement à 2 heures malgré une panne annoncée avec une fuite d'huile qui faisait fumer la voiture.... Bizarrement cela nous a fait rire !

 

Armés de nos lampes torche, nous commençons l'ascension. Nous sommes régulièrement interpelés pour prendre un taxi. Le taxi est en fait une brouette que l'on pousse... Nous passons notre chemin, nos petits mecs sont de courageux aventuriers !

Comparons le Kawah Ijen au Puy de Dôme pour la performance physique : plus de deux fois la montée de notre volcan auvergnat mais en mode nuit et chemin boueux. Dur dur mais nous encaissons... Les garçons sont motivés par les flammes bleues et le lac acide.... Victor... ça ne le motive pas trop tout ça : il monte juste parce qu'il a envie ;-) 

 

Arrivés au sommet, une atmosphère très particulière reigne. Nous savourons ces premiers instants. La rencontre après l'effort intense. 

Menluk, notre super guide, nous propose de descendre dans le cratère avec les masques à gaz. Il est 3 heures 45. Les flammes bleues. J'en rêve. Oui ! Nous descendons. 

Les premiers mètres sont éprouvants car il y a du monde qui remonte, les rochers sont glissants, la respiration dans le masque à gaz pas évidente (les émanations de gaz de souffre sont alors très importantes) ainsi que les vapeurs de souffre qui piquent les yeux parfois... sans compter que nous marchons à la lueur de nos lampes torche.  Nous nous étions préparés à la montée, pas la plus difficile que nous ayons faite.... mais la descente dans le cratère nous semblait presque une formalité. Erreur ! Sasha commence de stresser car il pense qu'il va s'empoisonner. Nous le rassurons, il est normal de sentir l'odeur du souffre. Victor décroche. Après plusieurs tentatives pour le ramener dans nos pas, il est exténué et refuse d'avancer. Manluk le prend sous son aile en le mettant sur son dos. Au début, il refuse, ensuite il en redemande. Il sympathise avec lui et p'tit Vic ne le lâchera plus au moment de la remontée... qu'ils feront à deux, côte à côte... Tu vois Léon, quand je te dis que tout est dans la tête !

 

Les premières lueurs bleues apparaissent. J'ai le cœur qui va exploser. Je suis émerveillée. La tribu BM est émerveillée. 

Quel spectacle fascinant ! Magique et impressionnant !

Ces flammes bleues ne sont visibles que la nuit. Il s'agit des vapeurs de souffre qui s'échappent du cratère. On dirait du feu mais en bleu. 

 

Note guide nous donne les deux options possibles : nous remontons ou nous continuons de descendre jusqu'au lac. Léon est surmotivé pour suivre le chemin jusqu'en bas. Je n'envisage pas de m'arrêter là, je veux en voir plus. Fred aussi. Tout le monde se remotive et fait les dernières centaines de mètres poussé par un nouvel élan. 

Nous arrivons au premier lieu d'extraction du souffre. Le jour se lève. Des larmes coulent sur mes joues. Je suis émue. Le courage des porteurs de souffre. Leur sourire contre quelques mots échangés. Ils reprennent leur marche. Je leur dis qu'ils sont courageux. Ils pensent ne pas l'être. Savent- ils que leur courage mériterait tout l'or du monde ? 

Un travail si difficile. Prendre ce même chemin 3 fois par jour pour 1000 roupies le kilo (0,067 centimes !!!). Les voir avec leurs paniers remplis de blocs jaunes, jusqu'à 80 kg. Je ne suis pas fatiguée. Je n'ai pas le droit de me plaindre. Qui peut se plaindre d'un travail difficile en Europe ? 

Ces hommes du volcan ont pour seul équipement une paire de gants et un tee-shirt pour se protéger le visage (quand ils en ont un). Avec l'âge, ils ont les épaules déformées et une espérance de vie limitée.  

 

Je croise le regard de Sasha. Celui que j'avais 5 minutes avant. "Es-tu heureux d'être là ?" "Oui, je passe une super journée mais je n'aime pas voir les gens souffrir..." . Je le comprends. Nous parlons. Ces images seront gravées dans nos cœurs. Ils ont compris le sens de travailler dur pour gagner sa vie. 

 

Je partage nos émotions avec Fred . Nous sommes autant chamboulés l'un que l'autre par ce que nous vivons. Une rencontre émotionnelle avec le Kawah Ijen. Inoubliable. 

 

Ces hommes vendent pour quelques roupies de petits objets sculptés dans le souffre. J'ai l'impression de faire une bonne action. J'aurai pu acheter quelque chose à chaque porteur. 

 

Les garçons partent toucher (du bout du doigt !) le lac réputé comme étant le plus acide du monde. Je contemple. Je prends des photos. Victor joue avec des fragments à côté d'un porteur de souffre. Ça y est : il est de nouveau avec nous et il profite (à sa manière) !

 

La remontée du cratère sera étonnamment moins difficile car il fait jour, il y a moins de monde et nous n'avons plus besoin des masques à gaz. En revanche, nous trouverons la descente (jusqu'au parking) très longue... On peut dire que nous en avons plein les bottes ! 

Au total : 10 kilomètres... Nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé. 

 

Nous petit déjeunons local avec fruits et sandwich avant de retourner à l'hôtel. Il est 8 heures 30. 

Notre chauffeur doit récupérer un poulet chez lui pour la soirée de ce soir. Ah ! ce poulet, il nous aura bien fait rire ! Je crois que c'est grâce à lui que nous avons appris à faire connaissance avec Manluk et Pendi. Notre chauffeur nous invite dans sa maison. Nous rencontrons sa femme et ses deux filles et partageons un thé tous ensemble ( sauf Victor qui s'est endormi profondément dans la voiture). Je sais déjà que c'est une famille généreuse et bienveillante. 

 

Nous sommes ravis de retrouver notre chambre d'hôtel pour prendre une douche et se reposer une petite heure avant de reprendre la route. Le RV est donné à midi 15 pour que Pendi ait le temps de réparer sa voiture.

 

Les sacs chargés sur le toit du 4x4, nous sommes maintenant affamés. Nous roulons une dizaine de kilomètres avant de nous arrêter dans un restau. local. Pas de touristes. Nous entrons dans une salle où il n'y a pas de chaises et seulement des tables basses. Nous mangerons donc pieds nus et assis sur le sol  !  ... nous proposons à Manluk et Pendi de déjeuner avec nous, l'ambiance est très conviviale. 

Avec Sasha, nous découvrons le poisson (entier) frit de la pêche du jour. Tout le monde se régale. En allant aux toilettes, je vois qu'une salle appelée "Mosquée" permet de faire sa prière dans le restaurant. 

 

Nous continuons notre route jusqu'au Parc National de Meru Betiri, pour rejoindre la plage de Sukamadi. 

Cette plage se trouve dans la partie la plus orientale de l'île de Java, à 97 kilomètres au sud ouest de Banyuwangi. Pourquoi allons-nous dans cet endroit reculé ? ...parce que les tortues vertes viennent y pondre presque tous les soirs.

 

Nous nous régalons de tous ces paysages et de la vie rurale qui défile sous nos yeux... enfin surtout les grands ! les moustiques sont plutôt en train de récupérer de leur folle nuit. 

Après une heure 30, nous nous engageons sur une route défoncée. Impossible de conduire sans 4x4. Après l'avoir lu, je le constate maintenant de mes propres yeux. 

Les cultures de cannes à sucre se succèdent et occupent hommes et femmes par divers travaux : coupe, ramassage, transport... 

La jungle s'impose et devient de plus en plus dense. La route devient de moins en moins une route. Les bruits de la jungle nous plongent dans une ambiance d'aventuriers. Pendi compare l'endroit à Jurassic Park. Nous voyons un singe, pas de dinosaure en vue !

Il a bien plu, nous passons dans d'énormes trous plein d'eau, des guets et des rivières en cru. L'une d'entre elles a un bon courant et pose quelques soucis à Pendi. Avec sa lampe torche, Manluk rentre dans l'eau tout habillé pour vérifier le possible passage. Il a de l'eau jusqu'à mi cuisse. Ça ne passera pas, nous changeons d'endroit et allons plus bas. Manluk vérifie à nouveau. Nous apercevons une lumière au loin et essayons d'attirer l'attention.

Les scènes sont dignes d'un film. Les indonésiens sont si tranquilles... Nous avons tant rigolé... 

Nous finissons par nous engager dans la rivière et la traversons glorieusement sous les applaudissements de la tribu. Quels souvenirs inoubliables !! 

 

Nous accédons au campement des Rangers près de la plage de Sukamadi. Il est 18 heures 45. Les conditions de la route nous ont fait perdre du temps. Nous ne pourrons pas manger le poulet emmené pas Pendi. Les garçons sont déçus. Nous mangerons dans le restau local qui n'a rien de notre traditionnel restaurant. Le restau indonésien perdu dans la jungle ! 

Le campement des Rangers se compose de cette ' cantine ´ et de plusieurs chambres très sommaires. Électricité de 18 h à minuit. La douche... uniquement froide et sans pommeau de douche ou bac ... la chasse d'eau : un seau à remplir.

Nous ne nous focalisons pas sur la propreté. Je mets nos serviettes sur le lit, cela fera l'affaire pour cette nuit; nous ne mettrons pas longtemps à nous endormir de toute façon ! Je vais même en oublier la colonie de fourmis géantes qui traverse notre chambre....

Le temps de récupérer nos coupe-vents dans la chambre et je retrouve Sasha et Victor avec Manluk et Pendi en train de manger du maïs grillé derrière le restaurant. Deux poissons grillent sur un feu. Une femme coupe le poulet en petits morceaux. Je vois l'arrière de la cuisine. C'est très rudimentaire. Les garçons sont heureux. La vie du campement se passe ici. C'est chouette de partager ces moments avec eux. 

 

20 heures, il est l'heure de retrouver le Rangers. Je dis à Fred qu'après une journée si riche émotionnellement, nous sommes obligés de finir en apothéose avec une tortue...

On s'assoit sur la plage... Il commence de pleuvoir... Nous nous attendons à passer quelques heures à attendre, comme prévu (jusqu'à minuit)... Je couvre les garçons de nos capes de pluie achetées à Ubud; cela fait une cabane. Le plus difficile est d'être sans lumière. 

Nous aurons de la chance !!! A 20 heures 35, le Rangers nous signale qu'une tortue est en train de pondre à 1,5 kilomètres. Mon Dieu ! je les ai trouvés long ces petits km !!! Nous nous enfonçons dans le sable souple, toujours dans le noir. J'arrive vraiment au bout de mes forces. 

Les garçons continuent d'assurer; ce sont des warriors ! 

Lorsque nous arrivons au dite endroit, nous découvrons une énorme tortue verte (91 cm/ environ 150 kg) en pleine ponte. Un Rangers sort les œufs un par un pour les aligner et les compter. Ils ressemblent à des balles de ping pong. 146 au total ! Impressionnant.

Nous sommes tous les 5 subjugués par ce qui se passe sous nos yeux. Encore un cadeau de la nature inoubliable. 

 

Nous apprenons que les tortues vivent jusqu'à 200 ans et commencent de pondre entre 20 et 25 ans. 

Le travail des Rangers permet d'assurer la survie d'un certain nombre de bébés tortue. En effet, les aigles et les varans sont de terribles prédateurs pour l'espèce.  Les Rangers récupèrent les œufs pour les laisser éclore dans un lieu protégé; les bébés tortue sont ensuite remis à l'eau.

 

En me levant à minuit 15, je le savais que cette journée serait inoubliable...

Kawah Ijen et les hommes du volcan

Départ du parking à 2 heures 20 du matin

Départ du parking à 2 heures 20 du matin

Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France. Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France.
Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France. Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France.
Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France. Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France.

Les photos des blue fires ne rendent pas très bien avec l'iPhone... nous les découvrirons à notre retour en France.

Inoubliable
Inoubliable
Inoubliable
Inoubliable
Inoubliable
Inoubliable
Inoubliable
Lac acide Lac acide
Lac acide Lac acide

Lac acide

Inoubliable
La remontée est plus facile que la descente...

La remontée est plus facile que la descente...

Inoubliable
Les vapeurs de souffre se déplacent et nous permettent de decouvrir un panorama époustouflant.Les vapeurs de souffre se déplacent et nous permettent de decouvrir un panorama époustouflant.
Les vapeurs de souffre se déplacent et nous permettent de decouvrir un panorama époustouflant.

Les vapeurs de souffre se déplacent et nous permettent de decouvrir un panorama époustouflant.

Inoubliable
InoubliableInoubliable
Fiers de nous !

Fiers de nous !

En descendant, nous découvrons des joueurs de cartes qui parient de l'argent...

En descendant, nous découvrons des joueurs de cartes qui parient de l'argent...

En route jusqu'au parc national de Meru Betiri

Pendi et sa famille

Pendi et sa famille

InoubliableInoubliable
Inoubliable
Nous découvrons des paysages splendides, beaucoup d'arbres fruitiers, des palmiers, des plantes aux couleurs vives et une vie trés rurale...Nous découvrons des paysages splendides, beaucoup d'arbres fruitiers, des palmiers, des plantes aux couleurs vives et une vie trés rurale...
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Nous découvrons des paysages splendides, beaucoup d'arbres fruitiers, des palmiers, des plantes aux couleurs vives et une vie trés rurale...

Ponte d'une tortue sur la plage de Sukamadi

Elle doit se sentir bien légère maintenant...

Elle doit se sentir bien légère maintenant...

Un moment unique partagé en famille

Un moment unique partagé en famille

En creusant son chemin jusqu'à la mer, la tortue nous lance du sable. Elle se déplace centimètre par centimètre, un long retour pour elle !En creusant son chemin jusqu'à la mer, la tortue nous lance du sable. Elle se déplace centimètre par centimètre, un long retour pour elle !
En creusant son chemin jusqu'à la mer, la tortue nous lance du sable. Elle se déplace centimètre par centimètre, un long retour pour elle !En creusant son chemin jusqu'à la mer, la tortue nous lance du sable. Elle se déplace centimètre par centimètre, un long retour pour elle !

En creusant son chemin jusqu'à la mer, la tortue nous lance du sable. Elle se déplace centimètre par centimètre, un long retour pour elle !

Inoubliable
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P
Extraordinaire. Nous avons hâte de vivre de tels moments en famille.<br /> Comment avez-vous organisé vos activités sur Java? Avec un prestataire trouvé à Banyayungi une fois sur place? Ou depuis Bali (Ubud)? ... ou depuis Clermont ?
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C
Bonjour Pierre,<br /> <br /> Si vous voulez m'écrire en MP par "contact", je répondrai à vos questions.<br /> Bons préparatifs !