Du sel et du sable

Mercredi 10 août

Aïe ! le réveil à 6 h 55 ! La bruime au réveil (le sable humide c’est ....) et l’impression de dormir à côté d’une autoroute...

Heureusement hier soir nous avions repéré un coffee shop pour prendre le petit déjeuner afin d’être à l’heure pour le tour prévu depuis longue date avec Tunstone.

Le camping Sophia Dale est à 10 km du centre de Swakopmund. Nous avons déjà expérimenté le démontage de tentes rapide. Pas pire que le remontage de nuit 😉

Il n’est pas en retard : à 8 h 45 nous montons dans le véhicule tout terrain. Un couple d’italiens passera aussi la journée avec nous.

Cap vers la côte des Squelettes ! Elle s’étend de Sandwich Harbour au sud de Swakopmund et a pour limite l’Ugab (rivière). De tous les temps, cette côte était un littoral périlleux, souvent noyé dans le brouillard, où de nombreux navires ont échoué. Elle est l’un des endroits les plus reculés et inaccessibles de Namibie.

Nous faisons un premier arrêt avant Walvis Bay, sur la plage. Flotte, à plusieurs centaines de mètres, une plate-forme (de 1700 m2) pour offrir un espace de repos, de reproduction et récolter du guano.

La construction a été achevée en 1938. Un train venait de Walvis bay jusqu’à la plage, il y a longtemps.

Le Guano (fientes) est utilisé comme engrais, intégré pour les cosmétiques, ... etc .

Nous voyons un dauphin. En partant ce sont plusieurs dauphins qui ondulent en surface.

Arrêt sur une belle promenade à Walvis Bay. Je n’ai jamais vu d’un seul coup et approché de si près des flamands roses (même à Lüderitz ou dans le désert d’Atacama au Chili). J’apprends que ceux qui ont les pattes noires sont les plus jeunes (elles deviennent roses au bout de deux ans).

On en dénombrerai jusqu’à 75 000, un record pour nous !

Les vols en formation d’une quarantaine de congénères sont splendides.

Nous croisons des remorques pleines de sel. Nous arrivons aux marais salants. Nous passons à côté de l’entreprise qui exporte mensuellement (en ce moment) 50 000 tonnes aux États Unis. C’est le plus gros producteur de sel de l’hémisphère Sud.

Nous admirons encore les oiseaux. Spécialement les noirs et blancs qui ont le bec incurvé. Il va falloir que je cherche leur nom. Des canards aussi qui plongent sur notre passage.

Les huîtres sont baignées dans des courants riches en plancton, liés à la situation de la Namibie. Là où les huîtres françaises ont besoin de plusieurs années avant d’arriver à maturité, ici elles n’ont besoin que de 7 mois. Notre guide nous dit qu’elles sont les meilleures huîtres du monde !

Un énorme pélican se tient sur une butte. Le dernier que j’ai vu était en Australie. J’adore cet oiseau !

Des aigrettes, un héron ... il y a tellement d’espèces (54 dans les lieux). Nous qui aimons tant observer et photographier les oiseaux, nous sommes comblés.

Nous roulons sur la plage. Les premiers rayons du soleil percent les nuages. Les vagues. Des empreintes de chacals sur le sable. Des carcasses d’animaux.

Si nous regardons bien, nous pourrions voir des baleines et des phoques.

Ce sont des dizaines de kilomètres à rouler dans cet espace sauvage, rien d’humain ne perturbe l’équilibre parfait du ciel, de l’océan, des animaux. C’est incroyable un tel endroit. Entre les dunes, la plage, unies dans un même décor c’est difficile de suivre le chemin.

Il y a une autruche sur la plage ! Et puis des springboks ! C’est trop photogénique.

Maintenant c’est une otarie qui joue dans les vagues.

Nous montons dans les dunes et redescendons. Amateurs de sensations fortes bonjour !

Nous sommes pris entre les vagues et les dunes. C’est génial ! La marais monte, nous sommes pressés de passer ! Quelle expérience ! Les garçons sont surexcités... et nous aussi !

Le passage entre les dunes et la mer est de plus en plus étroit. Le 4x 4 forme un angle de 30 degrés avec le sol. Il lèche l’eau.

C’est géant de sensations et de beauté.

Le guide vérifie les horaires des marais. Nous arrivons à Sandwich harbour, un superbe lagon. Nous ne monterons à pied qu’une dune de 65 mètres pour le point de vue 😀. Elle plonge dans l’Atlantique. Trois pélicans planent au-dessus de nos têtes.

Sandwich Harbour était à l’origine un port de pêche et de commerce. Aujourd’hui il n’en reste plus rien sauf ce joli lagon. Son nom viendrait du baleinier anglais Sandwich dont le capitaine traça la première carte de la côte.

L’air frais sur les joues. Le bruit des vagues. La conduite sur le sable. Les dégradés de bleu. Le goût salé des mots. La balade éveille tous nos sens. C’est un vrai moment de plénitude.

Nous continuons dans les dunes. Les montées et descentes en véhicule tout terrain associées à la technique parfaite du guide rendent exaltantes la découverte des espaces.

Nous déjeunons dans les dunes, abrités du vent. Le repas est impeccable : lasagnes, salade, gâteau aux pommes. Les garçons prolongent leur journée fun avec des glissades à volonté.

Sur le chemin du retour, nous croisons des oryx et des springboks.

Les vagues ont effacé les sillons de certaines traces de roues. Elles déposent une écume mousseuse sur le sable.

Un groupe de cormorans prend la pose. Puis, quelques mètres plus loin, c’est une rencontre fugace avec une otarie qui sort la tête de l’eau.

C’est officiel, ma deuxième espèce d’oiseaux favorite est le pélican ! Tout un groupe se pavane sous nos yeux. Je les photographie sans m’arrêter. Quel drôle de ballet quand ils pêchent avec leur énorme bec !

La journée a été complète. Je suis rassasiée. Un mélange subtil . Du drôle et du sauvage. De l’exaltation et du contrôle. De la légèreté et de la puissance. Du sel et du sable. Tout était réuni.

Ah oui ! J’ai oublié de l’écrire : notre guide s’appelait Léon ...