Perle noire

Samedi 25 août 

Je l’ai vu dès mes premiers pas sur l’île... impressionnée de le voir de mes propres yeux. Nous en avons tant parlé, chaque mot en dessinait son contour. STROMBOLI. Victor a été le premier à l’évoquer l’an passé, nous ne savions même pas où il se trouvait... en Italie... puis après quelques recherches, on s’est dit que nous ne pouvions passer à côté. Il représente tout ce que nous aimons. 

Je ne peux détacher mes yeux, il me suit et me donne des frissons. Ce n’est pas un rêve. Tout est noir. Plages volcaniques. Du sable fin. Si fin. Des pierres volcaniques. Pour les couleurs, tout s’harmonise formidablement. Fuchsia, roses, blanches. Des fleurs par millier. Les maisons aux murs délavés. Les portails forgés. Les noms des rues en faïence. Les murs blancs. Normal avec le noir tout va. 

Je me suis interrogée. Aucune île ne lui ressemble. Pas de voitures, uniquement de petites camionnettes à 3 roues, un peu comme dans un dessin- animé. Pas de routes donc. Pas de lumières dans les rues à la nuit tombée. Une île toute en escaliers et en minuscules ruelles. J’avais entendu parlé de cette atmosphère particulière. Tant de romantisme et de beauté enfermées dans cette perle noire. Je suis déçue de ne lui consacrer que 3 jours. Pourtant c’est deux fois plus que la moyenne des voyageurs. J’ai l’impression que le temps s’est suspendu sur cette île. Rien n’a changé en 60 ans. Même la télé de notre chambre. 

Ce soir,  nous avons couché les garçons et avons pris un verre au bar de l’hôtel. Ok le mojito n’a rien d’un mojito mais quel joli coin de terre. Le bruit des vagues pousse à la réflexion. Nous sommes comblés. Nous avons trouvé ce que nous cherchions.

Quand nous sommes arrivés, nous avions les yeux sur tout ce qui nous entourait. Les jolies barques bleues et les plages de sable noir. Un vrai décor de carte postale. Le Stomboli nous faisait face avec un voile de nuages à son sommet; mon cœur s’est emballé, il ressemble au volcan d’un dessin d’enfant. J’ai si hâte de m’en approcher. 

Le petit déjeuner déjà loin, nous prenons le déjeuner au restaurant de l’hôtel qui s’avère être une bonne adresse avec une vue sur les criques et son poisson frais. On nous le présente même à table pour choisir son morceau. Pour Fred cela n’a rien de séduisant. 

Après avoir découvert le cœur du (presque unique) village de l’ile, nous nous rendons au port. L’excursion en bateau est annulée. Nous finirons dans une pizzeria où Léon et Victor préféreront la compagnie des cuisiniers à la nôtre. Il faut dire qu’ils ont un sacré doigté pour rouler, tourner et faire sauter la pâte. Viva la pizza !

Nous vivons le match de foot qui oppose Naples à Milan. Les téléviseurs de tous les restaurants sont allumés. Nous pouvons même suivre le match en écoutant les cris de ferveur. 

Quand nous sommes rentrés, une surprise nous attendait. Alors que nous contemplions la lune et les étoiles, le Stromboli a pris vie sous nos yeux. Nous avions presque les mêmes cris de ferveur que les supporters un peu plus tôt. Le ciel s’est mis à rougir à intervalles réguliers et malgré la noirceur de la nuit, nous avons distingué la fumée. Quel magnifique bonsoir nous offrait le Stromboli ! 

Victor commençait à fatiguer alors nous sommes rentrés. Mais je crois que nous sommes prêts psychologiquement à souffrir demain soir. Nous sommes tous motivés. Merci au Stromboli pour cet encouragement qui tombe à pic. 

Maintenant que je suis assise à la terrasse du bar restaurant, j’entends les vagues mais un bruit sourd les accompagne... ce sont les rugissements du Stromboli. Il parle à la mer. Je sais ce qu’il se passe de l’autre côté, j’ai si hâte... Une ambiance particulière. Être si proche d’un volcan, le voir et l’entendre vivre, c’est plus que magique. 

Vivement demain, nos chaussures trépignent d’impatience...

Un taxi atypique qui coupe le moteur dans les descentes

Points de vue de notre hôtel